vendredi 15 octobre 2021

La science du terrain à Angeac-Charente

Effets de matière.
C'est toujours agréable visuellement d'observer le terrain.
Les circonvolutions de nos différentes couches d'Angeac-Charente.



Les graves et sables, alluvions déposés par la paléocharente il y a quelques centaines de milliers d'années ont été extraites par les carriers nous livrant, en place, les couches datant du crétacé inférieur (-140 Ma - Berriasien)

Il s'agit d'un "instantané" dans un environnement marécageux dont l'assemblage sédimentologique se compose principalement de dépôts d'argiles.




Argile sableuse, argile de décantation, sables/conglomérat, dépôts contenant le bone bed etc...




Le système commence par un dépôt d'argile sableuse à haute énergie qui érode l'argile verte sous jacente en y apportant des plantes et des fossiles de vertébrés. 
Puis l'argile de décantation se dépose sur un intervalle de temps plus long et sous une colonne d'eau stagnante. Ce dépôt de faible énergie est parfois interrompu par des courants plus forts, déposant des lentilles riches en grains plus grossiers et en fossiles.


C'est cette unité (profonde sur site) qui produit la plupart des fossiles d'Angeac-Charente.

On note aussi un banc de sable plus ou moins limoneux s'échelonnant parfois latéralement dans le grès et le conglomérat. Ça pourrait correspondre à une inondation d'une rivière voisine.



En résumé: nous sommes bel et bien en présence d'un instantané d'un écosystème marécageux du Crétacé inférieur (Passage Jurassique/crétacé). Le bone bed (les fossiles ^^) repose dans une plaine inondable d'eau douce (peu oxygénée), reliée à une rivière voisine, dominée par une végétation de cheirolepidiacées, dans un climat tropical à subtropical.

(Angeac-Charente --> 8)


©Mazan


On peut parler ici du lagerstätte d'Angeac-Charente.






Pour plus d'infos-->  Néraudeau et al.2012,  Polette et al. 2018 et Rozada et al. 2021 



Sur la fouille, les couches sédimentaires sont travaillées de haut en bas, à plat, méthodiquement.
Mais chacun travaille à son rythme suivant sa propre technique...




dans les règles imposées par l'équipe scientifique bien entendu.




L'important c'est de faire corps avec le terrain.




Et avec de la patience et un poil de chance:




On tombe sur des "drouilles" fossiles ou du "côtable" dont on peut être fier.




Encooooooore de la tortue ?




Quel ennui.




Allez... je plaisante... il y a tellement de beaux fossiles découverts cette année aussi que le cahier d'inventaire des éléments à coter se remplit sérieusement de jour en jour.




Une vertèbre de crocodile




Une plaque dermique de Goniopholis




Un os étrange à déterminer.




On ne lance que des hypothèses de détermination sur le terrain en "direct live".




Car il faut bien sûr préparer chaque fossile, l'étudier scrupuleusement pour enfin l'identifier avec certitude. (et vous verrez dans un post plus tard que ce n'est pas évident du tout, même pour des spécialistes)




Allez zou... c'est tout pour aujourd'hui !





A suivre...










 

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