dimanche 31 juillet 2022

Delphine Zigoni, illustratrice naturaliste sur le terrain.

Oh... des aquarelles... des pinceaux !




Et au bout des pinceaux: une dessinatrice naturaliste de talent ! 




Tous ces petits fossiles que l'on veut cerner, comprendre et collectionner dans nos carnets.




Cette irrépressible envie d'immortaliser le singulier, le beau.





- 140 millions d'années... oui madame... -140 millions d'années !

Des p'tits bouts d'une époque révolue,




un instantané so 2022.









Angeac 2022 - jour 17- Une Dent d'hypsilophodon

 

Vidéo (1mn 47) :
En tamisant et triant une assiette laissée au séchage, Renaud vacant trouve une dent d'Hypsilophodon.




Mini et mimi...









Alors... qu'est-ce que c'est ?



En fait il est probable en fin de compte que ce soit un demi chevron de sauropode.
C'est tellement pas évident de déterminer les os sur le terrain quand on a 48 espèces de vertébrés différents sur le site. On vous livre souvent des idées à l'arrache. N'oubliez pas que ce sont toujours des hypothèses de terrain. Le lavage, la préparation et l'étude sont nécessaires pour séparer le bon grain de l'ivraie. Seules les publications au final sont valides scientifiquement et ça prend du temps (des années) .



À suivre !

samedi 30 juillet 2022

Angeac 2022 - Jour 16 Pépé le sauropode met le pied dans le plat

 Voilà...
maintenant que l'ichnofossile est dégagé, qu'est-ce qu'on en fait ?




Déjà, il faut le prendre en photo sous toutes les coutures.
C'est le minimum syndical.

C'est Loïc Bocat, notre photographe encore sur place qui s'y colle.




PHOTO de Loïc Bocat:


Puis on me commande quelques croquis pour comprendre ce que nous avons sous les yeux.












VIDEO :
Explications des paléontologues devant l'empreinte de sauropode ( 2 mn 31)




Vient le temps du moulage pour garder une trace 3D de... la trace.
L'original disparaitra sur place par l'érosion car il est extrêmement fragile. On en a déjà fait l'expérience dans une campagne précédente. Le remplissage d'empreinte induré (patte avant) faisait près d'une tonne et demie. On n'a hélas pas les moyens de renouveler l'expérience à l'infini.

Et un tirage muséographique suffira cette fois ci, il servira bien entendu à son étude scientifique.

Un copié-collé très long et minutieux à réaliser !

Bill est un des plus grands spécialiste des moulages de terrain (coupes sédimentaires, traces, répliques taphonomiques des fossiles ou artefacts en place). Il en a réalisé tant pour différents musées... dont celui des Eyzies par exemple.

Je ne sais pas si tout le monde se rend bien compte du travail colossal et indispensable qu'accomplissent ici nos scientifiques, techniciens, carriers et bénévoles de tout poil.

Tous ces gens d'expérience nécessaires pour étudier et sauvegarder ce site... qui sacrifient pas mal d'énergie et de temps pour récolter quelques aides dans l'espoir qu'un jour peut-être le public pourra voir de façon pérenne leur patrimoine. 

Bah... au moins, du côté scientifique, tout se déroule comme prévu et mieux encore: le site d'Angeac-Charente est internationalement reconnu comme site majeur.

Tout ne se résume pas à 3 semaines de fouilles par an.


VIDEO ( 39 sec) :







Rafael Royo Torres suspecte des traces de stégosaure au dessus de la trace du pied de sauropode... un récit imprimé dans le sédiment. Extraordinaire une fois de plus.

Mon dessin (validé par le paléontologue) illustrant ici à gauche l'empreinte du pied du Grand Sauropode et à droite en vert les deltapodus (main et pied) déposés par un possible dacentrurus de passage:




Peut-être ces dessins figureront-ils dans une prochaine publication me proposent Lee et Rafael. 
À suivre...


Plus loin, sous d'autres bâches, Renaud Bourgeais découvre de nouveauxvestiges de notre sauropode.
ici un "petit" morceau vertébral.





Et là une phalange terminale d'un doigt de Pépé.




Et hop... ça se place ici et ça correspond côté taille !
(Merci Bill pour ce moulage explicatif... :D)




C'est aussi vraiment l'année du sauropode... Tortues et sauropode.
De plus en plus de stégo itou.

Où sont passés tous les mimos ?




Ne vous en faites pas il en sort toujours... mais en moins grande quantité.
Il nous manque si peu de son squelette à not' Mimo qu'il est à présent difficile de tomber sur l'aiguille manquante dans la botte de foin angeacaise.


En fin d'aprés midi, le badigeon de latex est fin est prêt.
Il reste encore à réaliser la coque de plâtre.




Dans la "tente de vie" ça étudie.
Fouille et étude: tout un programme.





À suivre !




vendredi 29 juillet 2022

Angeac 2022 - Thierry nous montre quelques fossiles provenant d'un sauropode de Cherves de Cognac.

On continue avec les écrasements de fossiles par des dinosaures peu précautionneux.




Ici encore: une figure de charge, type deltapodus, écrabouillant une tortue.




On voit bien ici qu'on ne vous raconte pas de sornettes.

 Cet ostéocute de tortue est désarticulée, brisée et prend la forme de la charge.





Photo de Loïc Bocat:





Oh comme c'est mimi... une p'tite phalange... de tortue ?



...

Rien à voir avec le reste... mais je n'ai pas pu m'empêcher d'immortaliser la pyramide de flotte.
Vous n'imaginez même pas la logistique qui sous-tend ces campagnes de fouilles.

Le touriste visiteur nous demande pourquoi on ne fouille pas plus de temps... 

Comment dire... il y a de multiples raisons et en voilà une.




Au camp de base:

 Thierry Lenglet, un des co-Auteurs de la publication d'Angeac, nous sort de sa besace quelques morceaux d'un sauropode qu'il a sorti de la carrière de Cherves de Cognac (située à une trentaine de kilomètres d'ici) ... a long, long time ago.




Il ne s'agit pas de la même espèce que notre turiasauridé d'Angeac. 




Ce qui est confirmé par nos experts es-sauropodes.


Dents



Mâchoire avec dents encore enchâssées




Post orbitaire




Certaines pièces sont taphonomiquement trés déformées. 


Centrum d'une immense vertèbre




À Angeac, contrairement à d'autres sites,  nous bénéficions d'une préservation exceptionnelle des fossiles. Les nôtres sont presque frais.

Inespéré pour les scientifiques.



A suivre !

jeudi 28 juillet 2022

Angeac 2022 -Jour 15 - Breaking news: Arrivée du paléontologue Rafael Royo Torres sur le site ! Du Dinosaure ! Du Sauropode maousse costaud !

 


 Une journée exceptionnelle.




Ce matin... Renaud "tortue" plante sa truelle et son couteau à huitres dans une diapophyse de stégo ! (processus transverse de la vertèbre fossile)...



 ... le flair ou le cul bordé de nouilles.





Vidéo téléphone portable à l'arrache:






Nous accueillons, une fois de plus le paléontologue Rafael Royo Torres sur le site d'Angeac-Charente.






Rafael étudie le paléoenvironnement d'Angeac avec nous et fait partie des Auteurs de la publication scientifique (Géoversitas/MNHN) mentionné dans un des posts précédents... 


A peine arrivé, on lui saute dessus pour lui montrer toutes les merveilles exhumées depuis prés de deux semaines de fouilles. Il prendra une douche demain.




Vidéo téléphone portable :

(On agresse d'entrée de jeu le pôvre Rafael avec nos métacarpiens/tarsiens et autres fossiles gigantesque. On a le plus gros !



Notre site ressemble beaucoup à celui sur lequel il travaille prés de Teruel, en Espagne.

Il est un des découvreurs du Turiasaure espagnol (https://en.wikipedia.org/wiki/Turiasaurus) qui nous sert de comparaison avec Pépé !





Marrant... sur sa fiche wiki il arbore sans vergogne un de mes T-shirts... faisant honneur ainsi à notre belle Charente ! ---> https://en.wikipedia.org/wiki/Rafael_Royo-Torres

Pour rappel: c'est grâce au paléontologue ibérique que nous ne jetons plus nos pistes de stégosaures... C'est en effet Rafael qui a identifié les deltapodus ("empreintes" de stégo) et l'ichnogenre indet de sauropode angeacais. Ces remplissages d'empreintes nous avaient échappé les premières années. Balancés dans les rebuts de fouilles, ces ichnofossiles sont à présent inventoriés, étudiés et moulés pour des muséographies futures. (Une publication est en préparation - Lee/Royo Torres)

Tiens... en parlant d'ichnogenre:


VIDEO (2mn44) :

Après des heures de route depuis l'Espagne, pas l'temps de souffler: 
Rafa sort son carnet et nous explique ce que nous avons découvert.  









Nous ne nous sommes pas trompés:  nous sommes bien en présence d'une "empreinte" de sauropode. 






Gigantesque.



VIDEO (1mn24) :

Explication par le croquis.




Puis... le clou du spectacle... on emmène l'espingouin derrière nos bâches pour venir admirer la pièce de cette année... celle que le public ne pourra voir qu'à partir de Mardi.

Le coracoïde titanesque de notre Grand Sauropode.

Impressionné, l'ibère, et il y a de quoi :




Interrogation: Où est le foramen (trou anatomique caractéristique) ?... 
normalement il devrait être visible. 

Manquerait-il un bout du fossile ?



Vidéo ( 1mn 51)





Vidéo ( 3mn 43)

Le coracoïde !!!!








A suivre !!!


mercredi 27 juillet 2022

Angeac-14 (2/2) Un métatacarpien sauro et prémax Mimo

La fouille s'active de bon matin.




La routine ?... Non.
Mais les corps fatiguent.




Le moral est toujours là et les efforts souvent récompensés.




Les barquettes remontent au lavage et même les simples "drouilles" sont brossées.
On ne sait jamais, car un élément qui semble moche peut révéler des informations importantes.
De simples éclats trouvés par le fouilleur novice peut s'avérer, après lavage, être un bout de crâne d'archosauriforme...




Bon... pour celui là, il n'y a pas de doutes... il n'est bien sûr pas passé par la caisse à drouille et os roulés.




Un nouveau métacapien de sauropode...
Il en manque un petit bout... 
mais c'est une belle trouvaille avec son extrémité articulaire parfaitement préservée.




Trouvera-t-on une "main" entière de notre animal digitigrade ? 
(Digitigrade pour l'appui sur les doigts et plantigrade pour les pieds)
Dans tous les cas nous sommes dans l'avant de Pépé, nous semble t il.





Là une phalange de Mimo




On appelle Renaud pour nous confirmer que les derniers éléments remontés sont bien de la tortue.




 
Pas mal de morceaux de la ceinture scapulaire...




En tout cas c'est bien de la tortue.




Et autre chose que de la carapace et du plastron.
Ce qui complète de campagne en campagnes les squelettes.



Oh... 




Un prémaxillaire de Mimo !
Et dire que c'était un des derniers morceaux de crâne de notre ornithomimosaure que nous n'avions pas !




Ça se place là .



Non... je vous vois venir...
C'est un moulage du crâne ici.

Remonté avec les différents os trouvés depuis dix ans. 
Scannés un par un précisément et virtuellement assemblés. Imprimé 3D.

Et le prémaxillaire découvert correspond exactement à ce qui avait été proposé (puisqu'à l'époque du remontage virtuel - 2017 - il était manquant.) . Il sont forts nos paléontologues !




Extra !!! Ça valait une caisse de champagne.
Mais Ronan nous dit que c'est notre deuxième, celui ci étant plus beau et plus complet.

Bah... on trouvera bien quelque chose encore pour une bouteille de champ' !




Pendant ce temps... la DDE...





A suivre !